Indépendances et construction de nouveaux États
Fin de la guerre de 1945, les grandes puissances européennes coloniales sont affaiblies.
Leur priorité est de reconstruire leur pays détruit par cette guerre totale et d'extermination
De ce fait, les revendications d'indépendance des colonies européennes ressurgissent.
Elle sont encouragées par le deux grands d'après guerre : les Etats Unis et l'URSS.
L’URSS l’est pour un principe idéologique, la colonisation s’inscrivant dans la lutte des classes entre colons (oppresseurs) et les colonies (opprimées).
Les Etats-Unis les encourage pour des raisons historiques liées à la domination britannique sur les 13 colonies sur la côte Est et à la révolution américaine à la fin du XVIIIème.
La création de l’ONU qui repose sur le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » devient la tribune des Etats nouvellement indépendants.
Problématique : Comment les pays colonisés ont-ils obtenu l’indépendance ?
On distingue deux façons opposées : la concertée et la violente.
On va retrouver ses deux hypothèses autant en Afrique qu'en Asie
PARTIE 1 LA DECOLONISATION EN AFRIQUE
Résumé
1. L'essentiel de la décolonisation du continent africain s'effectue du milieu des années 1950 jusqu'au début des années 1960. Pendant cette décennie, la majeure partie des colonies européennes accèdent à l'indépendance car les deux plus grandes puissances coloniales, à savoir le Royaume-Uni et la France, se retirent progressivement. La domination française en Afrique du Nord et en Afrique occidentale, ainsi que sur l'île de Madagascar prend fin avec la guerre d'Algérie en 1962. Les colonies britanniques en Afrique occidentale et orientale sont toutes indépendantes aux alentours de 1965. En ce qui concerne l'Afrique australe, la décolonisation est plus difficile. Les colonies portugaises d'Angola et du Mozambique doivent attendre le milieu des années 1970 et la chute du régime de Salazar très attaché à ses colonies. Quant à la Rhodésie du Sud (futur Zimbabwe) et à la Namibie, elles sont sous le joug du régime d'apartheid de Ian Smith en Rhodésie du Sud et de la tutelle sud-africaine en Namibie, jusqu'en 1981 et 1990 respectivement. 1990 : À partir de cette date, il n'y a plus de colonies européennes sur le continent africain. 2. Les métropoles britannique et française, affaiblies par la Seconde Guerre mondiale, sont conscientes qu'elles ne peuvent aller contre la volonté d'émancipation de leurs colonies. Néanmoins, s'ils acceptent le désir d'indépendance, le Royaume-Uni et la France souhaitent encadrer le processus d'émancipation au moyen du Commonwealth et de la Communauté française. Le Commonwealth est déjà en place depuis 1931 et a accompagné l'indépendance des dominions. De son côté, la Communauté française a vu le jour avec la proclamation en 1958 de la Ve République par de Gaulle et remplace l'ancienne Union française. La finalité de ces organisations est, pour les deux Etats, la conservation des liens étroits avec leurs colonies après l'indépendance. |
Le Commonwealth ou Commonwealth est une organisation composée de 53 États membres qui sont presque tous d'anciens territoires de l'Empire britannique |
. La Communauté française est l'association politique entre la France et son empire colonial, alors en voie de décolonisation |
Si le processus de décolonisation ne démarre pas en Afrique mais d'abord en Asie, c'est parce que le continent africain a été le plus marqué par la colonisation. En effet, il est le continent le plus précocement et totalement colonisé. Son partage fait même l'objet d'une conférence à Berlin en 1884-1885.
La décolonisation ne commence donc que dans les années 1950 en Afrique et elle revêt plusieurs formes selon les pays
A Les décolonisations concertées
La décennie 1950 marque le début de la décolonisation en Afrique. La décolonisation en Asie a montré la voie de l'indépendance au continent africain.
Dans un premier temps, l'accès à l'indépendance se fait dans une certaine concertation entre les colonies et les métropoles.
Ainsi, les protectorats français du Maroc et de Tunisie accèdent sans trop d'accrocs à l'indépendance en 1956. La France, après quelques réticences, évoque dès 1954 par la voix de Pierre Mendès France l'idée d' « indépendance dans l'interdépendance », affichant ainsi sa volonté de conserver des liens privilégiés. Les indépendances sont rapidement acquises dans cette région, à l'exception de l'Algérie.
En 1957, c'est au tour du premier pays d'Afrique subsaharienne, le Ghana, d'accéder à l'indépendance. Cette ancienne colonie britannique, appelée Gold Coast, est souvent présentée comme un modèle de décolonisation concertée. L'entrée immédiate du Ghana au sein du Commonwealth témoigne de la concertation qui a accompagné l'émancipation du pays.
L'Afrique noire française suit le modèle du Ghana peu de temps après. La création de la Communauté française en 1958 par le général de Gaulle prépare l'autonomie de tous ces pays, ainsi que de Madagascar, excepté la Guinée. Par la voie du référendum, ces États deviennent indépendants en 1960. La décolonisation de l'Afrique noire française s'est donc déroulée dans une certaine concertation sans véritables conflits entre colonies et la France.
B Les décolonisations conflictuelles.
Toutefois, l'émancipation de l'Afrique tout entière ne s'est pas faite sans heurts. Elle a été dans certains cas difficile et conflictuelle.
a) Le cas de l'Algérie reste l'exemple le plus significatif côté français.
Considérée comme le prolongement de la métropole, l'Algérie est divisée en trois départements français relevant du ministère de l'Intérieur. Seule véritable colonie de peuplement, l'Algérie revêt une importance particulière pour la France. Cela explique les difficultés de la métropole à céder ce qu'elle considère comme une partie de son territoire à l'image de l'Alsace et de la Lorraine. Déjà, la révolte de Sétif, en mai 1945, est écrasée dans le sang.
Une colonie de peuplement est une colonie vers laquelle un État envoie des personnes (hommes, femmes et enfants), afin d'établir une présence durable et autonome et d'y bâtir une société |
La répression de la métropole bâillonne alors les désirs d'émancipation. Il faut attendre le 1er novembre 1954 pour qu'ait lieu la première insurrection menée par le Front de libération nationale de Ben Bella.
| Ahmed Ben Bella est un combattant de l’indépendance algérienne et un d’homme d’Etat algérien. Il est à l’origine du Front de Libération Nationale (FLN). Il devient le premier président de la République algérienne ne 1963. Il est renversé par un coup d’Etat en 1965. |
La France refuse alors toute négociation et s'engage dans une guerre particulièrement atroce en envoyant le contingent à partir de 1955.
Le conflit algérien provoque la chute de la IVe République et le retour du général de Gaulle en mai 1958. Après un temps d'hésitation marqué par sa célèbre déclaration « Vive l'Algérie française », de Gaulle évoque dès 1959 le droit à « l'autodétermination » pour les Algériens. Le putsch des généraux en 1961 n'entrave pas la voie de l'indépendance pour l'Algérie, obtenue en 1962 par les accords d'Évian. Le retour chaotique des pieds-noirs et le massacre des harkis par le FLN laissent un souvenir bien triste de part et d'autre.
La France n'a plus d'empire et le chapitre colonial se clôt dans le sang et l'amertume.
b) Les colonies portugaises d'Angola et du Mozambique
Elles connaissent également des guerres de libération nationales. Le régime salazarien est particulièrement attaché au système colonial et, à l'image de l'Algérie pour la France, ces deux pays étaient considérés comme des provinces portugaises. L'Angola et le Mozambique ne parviennent à l'indépendance qu'en 1975 après de longues années de guerres civiles menées par des mouvements marxistes tels que le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) d'Agostinho Neto.
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c) L'Afrique australe
C'est la partie du continent qui s'émancipe le plus tardivement
En effet, le Zimbabwe est la dernière colonie européenne d'Afrique à accéder à l'indépendance. Celle-ci ne survient qu'en 1981 après des décennies d'apartheid mis en place par Ian Smith. De nombreux troubles accompagnent l'émancipation du Zimbabwe, ce qui en fait un cas de décolonisation conflictuelle.
L’apartheid était une politique dite de « développement séparé » affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques déterminées. Il fut conceptualisé et introduit à partir de 1948 en Afrique du Sud par le Parti national, et aboli le 30 juin 1991
PARTIE 2 L ASIE
A L’Inde anglaise : un exemple d’une décolonisation acquise pacifiquement.
Dès 1919, Gandhi lutte contre la présence anglaise selon les principes de la non-violence et de la désobéissance civile.
Pendant la guerre de 1939-1945, le gouvernement promet l’indépendance et l’accorde en 1947.
L’attitude souple des anglais s’explique par le souci de conserver des liens économiques avec leur ancienne colonie ; cette volonté s’exprime dans la phrase suivante : « partir pour mieux rester »
B l'Indochine française : une indépendance acquise dans le sang
L’indochine française | Création du Vietnam après la guerre |
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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le 2 septembre 1945, Hô Chi Minh, chef du mouvement nationaliste s’empare du pouvoir et décrète l'indépendance du pays et proclame officiellement la naissance de la République démocratique du Viêtnam.
D’octobre 1945 à janvier 1946, les troupes françaises réoccupent militairement la Cochinchine.
Des accords sont passés mais ne durent pas.
Le 23 novembre 1946, face à l’accroissement des troubles et en vue de rétablir l’autorité française dans la zone nord de l’Indochine, la marine française bombarde le port de Haiphong, faisant près de 6 000 victimes. Le 19 décembre, en représailles, des éléments du Viêt-minh s’attaquent aux quartiers européens de Hanoï et massacrent des dizaines de personnes. Hô Chi Minh se réfugie dans la clandestinité pour combattre les Français.
C'est le début d'une guerre qui va durer huit ans, une guerre coloniale lointaine et coûteuse en vies humaines. Les français justifie cette guerre comme une guerre contre le communisme. l'URSS et la Chine accentuent leur soutien (livraison d’armes et de matériel, envoi d’instructeurs…) aux troupes du Viêt-minh.
Les défaites française sur le terrain se multiplient et les pertes militaires françaises ne cessent de s’alourdir. Après la reddition catastrophique du 7 mai 1954 de sa forteresse de Diên Biên Phu, la France réalise qu'elle ne peut plus poursuivre cette guerre lointaine et onéreuse..
Les accords de Genève du 21 juillet 1954 mettent fin au conflit et la France est contrainte à quitter le pays.
La France perd une partie importante de son prestige colonial, ce qui ne fait que renforcer davantage les mouvements indépendantistes qui agitent déjà ses possessions d'Afrique du Nord.
