Les rapports des sociétés  à leur passé

RESUME : La France et la seconde guerre mondiale

En 1945, le mythe résistancialiste (Le mythe d'une France unie derrière la Résistance, est la norme). La mémoire du régime de Vichy et de la Shoah (l’extermination des juifs) est occultée, idem pour celle des massacres des minorités. La reconstruction et à l'unité nationale sont les priorités

Puis, des travaux de cinéastes et d'historiens ainsi que des procès permettent de porter un nouveau regard sur la Seconde Guerre mondiale. Le mythe résistancialiste est critiqué et l’extermination des juifs est reconnue.

Vient l’apparition de différents groupes mémoriels qui vont défendre leur vision du conflit.

Bien qu'il existe de nombreux liens entre l'histoire et la mémoire, les historiens cherchent à prendre du recul face à ce réveil mémoriel. Le travail historique, en expliquant la complexité des événements, va contribuer à un apaisement des mémoires et à la reconnaissance officielle du rôle de la France et des Français dans le conflit.

Cependant face à la multiplication des commémorations, est le risque est de sombrer dans une phase de mémorisation excessive.


RESUME : La France et la guerre d’Algérie

Durant la guerre d'Algérie (1954−1962), l'État français cherche à minimiser le conflit.

Suite à l'indépendance, le FLN (Front de Libération Nationale) qui prend le pouvoir en Algérie institue une histoire officielle du conflit dans laquelle sont occultées d’une part, les divisions au sein des nationalistes d’autre part le rôle des Kabyles.

On enseigne l'idée d'un soulèvement spontané et unitaire du peuple algérien derrière le FLN et contre la France

En France, les acteurs du conflit (les soldats, les Pieds Noirs rapatriés, les harkis) reste silencieux sur leur version du conflit. Idem pour l'État français qui ne reconnaît parle d’opération de police et non de guerre.

Benjamin STORA (professeur d’Université enseignant t l’histoire du Maghreb contemporain) appellera cela 'une "guerre ensevelie".

Chacun va entretenir des mémoires différentes voire à l’opposé de cette « guerre ». Suite au mutisme viendra le réveil des mémoires. Chaque côté présentera ses revendications et vont vouloir faire accepter leur vision de l'histoire. Et ce sont les historiens, par leur travaux qu’à pu faire éclater la vérité dont l’utilisation de la torture.

À partir de la fin des années 1990, notamment grâce aux travaux des historiens, la France intègre la guerre d'Algérie dans la mémoire officielle. Les archives sont ouvertes, le conflit est reconnu. Cependant, certains contestent toujours la mémoire officielle de l'État et l'Algérie réclame encore de la repentance. Les historiens sont soumis à des pressions de la part des différents groupes porteurs de mémoires et face à la mémoire officielle. Bien qu'ils doivent être indépendants à l'égard des revendications mémorielles, leur travail fait évoluer les mémoires. En Algérie, la situation a peu évolué. Après une tentative de démocratisation du pays qui échoue, le pays maintient une vision officielle du conflit et continue d'encadrer les travaux des historiens.


PLAN A APPRENDE PAR CŒUR EN VU D’UN EXAMEN


Partie 1 : une volonté de l’Etat de contrôler la mémoire

A – L’unité de la nation à tout prix

B- Une mémoire sélective


Partie 2 : Un réveil des mémoires difficile : faire face à son passé

A Le rôle important des intellectuels

B Un reconnaissance par l’Etat à double tranchant

1/ Les lois mémorielles

2/ L’avertissement des historiens


FICHE REVISION (A lire et relire)

 

INTRODUCTION

A chaque fin de conflit, il appartient au peuple de faire son devoir de mémoire.

La France a dû le faire par 2 fois à quelques décennies d’intervalles suite à la fin de la deuxième guerre mondiale (1945) et la fin de la « guerre » d’Algérie (1962).

On ne peut constater que certaines similitudes en ce sens que l’observe un schéma chronologique récurant : une mémoire sélective, un réveil des mémoires (l’emploi du pluriel a toute son importance) pour finir par la culpabilisation.

Tout en n’omettant pas le point de vue de l’Algérie pour ce qui la concerne, nous étudierons dans un premier temps comment s’organise une mémoire sélective destinée à rétablir l’unité d’un peuple après une période difficile et dans un second temps comment et non sans autre danger, comment ce réveil des mémoires dans leur totalité peut voir le jour


Partie 1 : une volonté de l’Etat de contrôler la mémoire


A – L’unité de la nation à tout prix 

  • A la fin de la guerre de 39-45, La France est un pays meurtri économiquement bien sûr mais surtout humainement

  • A la fin de la guerre d’Algérie, côté français il faut faire oublier les attentats de l’OAS et des répressions policières devant une France divisée, le décès des appelés du contingent en Algérie ; côté Algérien il faut construire ce nouvel Etat malgré la division des populations arabes et Kabyles.


B- Une mémoire sélective

  • En ce qui concerne la seconde guerre mondiale

    Dans un premier temps on n’a parlé que de la mémoire de la résistance car il fallait reconstruire la France et on veut rétablir l’unité des français

  • En qui concerne la guerre d’Algérie

    Côté français : Occultation d’un mot: la guerre (on va parler d’opération de police, d’opération de rétablissement de la paie civile) , censure des films et des livres

  • Côté algérien La mémoire de guerre est présenté comme événement fondateur de la nation, la mémoire de la présence française est souvent effacée, le pouvoir algérien utilise la participation de ses dirigeants à la guerre pour justifier le fait qu'ils exercent le pouvoir

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Partie 2 : Un réveil des mémoires difficile : faire face à son passé


A Le rôle important des intellectuels

  • Sur la seconde guerre Mondiale

  • Les Français nés après la guerre sont prêts à entendre une autre version de l’histoire de leur pays. Le cinéma écorne le mythe résistancialiste

  • Sous la pression des intellectuels et de l’Etat d’Israël, on parle de la mémoire juive ( déportation des juifs avec la complicité de l’administration française ; Les camps d’extermination )

  • On parle de la collaboration et du régime de Vichy dirigé Par le Maréchal PETAIN (Série télévisée Au bon Beurre)

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  • Sur l’Algérie

  • Côté français, reconnaissance de la torture et du droit d’un peuple à disposer de lui-même Des livres et des films ont enfin pu aborder le sujet

  • Côté Algérien : À partir des années 1980, ce discours est remis en cause par une partie de l'opinion publique. Les Berbères, et notamment les Kabyles, accusent l'État d'utiliser le mythe de la guerre nationale de libération pour justifier une politique d'arabisation

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B Un reconnaissance par l’Etat à double tranchant

1/ Les lois mémorielles

=> Sur la 2de guerre Mondiale

- En 1990, le Parlement vote la loi Gayssot contre le négationnisme.

En 1995, Jacques Chirac reconnaît la responsabilité de l’État français dans la déportation des Juifs de France

=> Sur Algérie

Coté français : L’Assemblée Nationale française ne reconnaîtra l’existence d’un état de guerre en Algérie que le 5 octobre 1999. 

Côté Algérien : Il donne parfois des signes d'apaisement de la mémoire, (visite du président Bouteflika à Paris en 2007). Parfois cependant, le pouvoir algérien évoque la nécessité d'une réparation financière de la part de la France pour le préjudice subi pendant la colonisation et la guerre.

 

2/ L’avertissement des historiens


L’historien n’est pas là pour faire revivre le passé (comme un roman ou un film) mais pour l’expliquer.

Les partis politiques utilisent les mémoires de la Seconde Guerre mondiale (ou de la guerre d’Algérie) à des fins électorales.

Les historiens craignent que ces lois ne nuisent à leur liberté de recherche et tendent à figer les mémoires


CONCLUSION

Même si le devoir de mémoire fait l’unanimité sur ces 2 guerres les vieux réflexes de l’Etat perdurent, les dirigeants continuent à se réclamer des résistants et de leurs combats.

En 2007, Nicolas Sarkozy a voulu faire lire dans tous les lycées la lettre écrite par Guy Moquet avant son exécution

En 2015, les cendres de quatre résistants sont transférées au Panthéon : Germaine Tillon, Geneviève Anthonioz. Pierre Brossolette et Jean Zay

Le devoir de mémoire n’échappe pas aux cycles de l’histoire



 


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